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Médecines chinoises

Ce livre fait suite à l'exposition au Parc de la Vilette à Paris: "Aux sources des médecines chinoises" en 2001

Auteur: Paul U. Unschuld

"C’est sur la pensée taoïste des correspondances que s’ouvre la première salle. Cette pensée extrêmement holistique a laissé des traces jusque dans les cerveaux des citadins chinois les plus occidentalisés qui consacreront par exemple à la tradition de ne pas manger de bœuf s’ils sont enrhumés, un peu comme tant d’Occidentaux renoncent au chocolat s’ils ont «mal au foie». Saisons, chiffres, animaux, organes, éléments s’organisent selon un récit, dont la logique, irréductible à la nôtre, apparaît tout à fait évidente aux Chinois.
L’exposition passe rapidement sur les maladies, avec quelques reproductions de gravures, et s’attarde ensuite sur les thérapies : la démonologie qui a encore cours dans les campagnes et fait appel aux esprits ; les religions, avec l’influence du bouddhisme et celle de la figure emblématique d’un médecin du I e r siècle déifié au XIII e siècle ; l’acupuncture, en particulier avec d’anciens mannequins de papier mâché ; la pharmacopée, très liée au taoïsme, avec une littérature très abondante, ancienne et récente, chinoise et occidentale.
On entre ensuite dans l’histoire illustrée du récit du corps selon les Chinois, corps climatique, corps malade, corps hiérarchisé, corps-paysage du taoïsme classique, corps médiqué par une association de traitements variés... Te m p s modernes et temps anciens voisinent encore dans les deux salles suivantes, l’une reconstituant une pharmacie chinoise du XIXème sciècle,l’autre donnant un échantillonnage des matières premières et de l’outillage utilisés par les pharmaciens chinois. Un petit film consacré à la pharmacie d’autrefois montre aussi des médecins consultant dans une pharmacie, comme employés du pharmacien, ce qui laisse planer quelque doute sur l’indépendance des premiers vis-à-vis du second.
L’espace du médecin d’aujourd’hui, tel que le présente ensuite l’exposition, rend bien compte de la capacité des praticiens chinois à associer des éléments venus d’ici ou d’ailleurs, quand ils utilisent des mannequins mi-chinois, mi-occidentaux, ou qu’ils accordent au pouls un double intérêt, fidèles à la tradition autant qu’attentifs aux données occidentales."

LE QUOTIDIEN DU MEDECIN N° 6900 MERCREDI 18 AVRIL 200
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